18-07-2011 Issoire-Saint-Flour
Dantesque. Voila l'adjectif qui revient le plus souvent pour qualifier cette étape du tour, acte II.
Le parcours proposé était déjà costaud : 210 km et 3800 m de dénivelé dans le Massif Central, avec une répétition de côtes et de cols, certes pas très longs, mais pour certains très pentus. Les conditions météorologiques sont venues démultiplier la difficulté de l'épreuve. Quelques chiffres suffisent à l'illustrer : 6500 inscrits annoncés, seulement 4056 cyclistes au départ, 2278 cyclistes qui franchissent le Puy Mary, et 1982 cyclosportifs à l'arrivée. Plus de 50 % d'abandon ! La pluie, le vent et surtout le froid ont fait leur oeuvre. Au Puy Mary, les avis divergent sur ce qu'il tombait du ciel. Etait-ce de la pluie, de la neige, de la grêle ? Ce qui est sur, c'est qu'il faisait tout sauf une température estivale avec seulement 2°C.
Le week-end de cette Etape du Tour avait pourtant bien commencé, sous le soleil puis un temps nuageux le samedi. Hélas la perturbation qui était annoncée a été au rendez-vous (et à l'heure) en venant se greffer pile poile aux horaires de la course ! Sur la ligne de départ en ce dimanche 17 juillet, la tenue cycliste de rigueur était composée de kway et/ou coupe-vent, et couvre-chaussure. Saluons le nouveau dispositif du départ, vu également sur l'acte I Modane - L'Alpe-d'Huez, avec des petits sas qui sont libérés avec quelques minutes d'écart. Cela permet de fluidifier grandement le flux cycliste sur les routes.
La première partie du parcours s'effectue plein sud en direction de Massiac. La pluie est peu soutenue, le vent pas toujours favorable et les températures fraiches. La vallée de l'Allagnon se remonte à très vive allure et comme souvent dans de tels cas, gagné par la griserie de la vitesse, chacun peut se mettre à rêver d'une petite éclaircie qui viendrait adoucir le reste du parcours. Las. Le ciel, très couvert, ne laisse rien présager de bon. La côte de Massiac, avec ses 3,2 km à 6,2%, le confirme. A l'approche du sommet de la côte, quelques cyclistes sont aperçus, circulant en sens inverse. Mais pourquoi s'en retournent-ils ? Que fuient-ils donc ? Chacun ne tardera pas à comprendre. Le col du Baladour (1207 m) dont le profil n'a rien d'impressionnant était en train de se transformer en épouvantail, balayé par des bourrasques de vent, noyé sous des précipitations soutenues, glacé par une température de 6°C. Au hameau du Bru, alors qu'une cinquantaine de kilomètres ont été parcourus, des dizaines de cyclistes étaient déjà arrêtés au bord de la route, à l'abri pour certains, vêtus de couverture de survie pour d'autres.
Le premier ravitaillement établi à Allanche (km 65,5), après une descente frigorifiante, fut un lieu stratégique pour beaucoup. Que faire ? Se réfugier à bord d'un des innombrables bus qui avaient été affrêtés sur les lieux ? De nombreux cyclistes, paralysés par le froid, parcourus de spasmes et tremblements ont été secourus. Une salle polyvalente fut ouverte pour faire face à cette situation. Les cafés et autres commerces ont été très prisés par les cyclistes à la recherche de chaleur. Abandonner et rejoindre Saint-Flour directement à vélo, Saint-Flour ne se situant qu'à 35 km ? Continuer le parcours vers Dienne pour partir à l'assaut du Pas de Peyrol (7,7 km à 6,2%) et ses 2°C, du col du Perthus (4,4 km à 7,9% dont 1 km à 13,8%), du col de Cère (2,9 km à 6,3%), de la côte de la Chevade (3 km à 7,9%) et du col de Prat de Bouc (8 km à 6,1%), des difficultés concentrées en une soixantaine de kilomètres ? Environ la moitié des partants choisirent cette dernière solution, pour aller au bout de ce parcours, au bout d'eux-mêmes, au risque pour certains de l'hypothermie et de la dangerosité des descentes du fait de la pluie et des mains gelés.
Avant de franchir le Pas de Peyrol, il fallait franchir la barrière d'élimination de Dienne qui a permis que certains inconscients partent dans une galère certaine et une bataille contre la nature presque perdue d'avance.
Lilian Jegou, ancien coureur professionnel, remporte l'épreuve en 6h48'55", après avoir formé un duo avec Nicolas Roux (déjà 2° de l'acte I) jusque dans la montée dans la ville haute de Saint-Flour. Et c'est sous le soleil qui daigne enfin faire son apparition qu'ils franchissent la ligne d'arrivée. "On avait commandé le soleil, mais comme on ne savait pas où le mettre sur le parcours, on a préféré le garder pour l'arrivée" s'amusait à plaisantait l'animatrice sur la ligne d'arrivée. Nicolas Baldo finit troisième à un peu moins de 5 minutes. Et côté féminine, Magdalena De Saint-Jean finit 23°, en 7h28'27". Outre ces lauréats, c'est bien évidemment chacun des 1982 arrivants qui doit être félicité pour avoir vaincu ces terribles conditions sur un parcours éprouvants. Sur qu'ils ne sont pas près d'oublier cette journée particulière. Le visage marqué, exténué, à bout de forces pour certains, au bord des larmes pour d'autres, la ligne d'arrivée offrait un spectacle saisissant
Outre les cyclistes, tous les bénévoles, la sécurité civile et les motards durent affronter également des conditions très particulières et sont bien évidemment à remercier. Ils ne sont également pas prêts d'oublier cette journée.
A l'arrivée, une truffade avec une saucisse permettait à chacun de se réchauffer un peu.
Reportage vidéo de France 3 sur l'épreuve
Classement d'Issoire - Saint-Flour
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Dantesque. Voila l'adjectif qui revient le plus souvent pour qualifier cette étape du tour, acte II.
Le parcours proposé était déjà costaud : 210 km et 3800 m de dénivelé dans le Massif Central, avec une répétition de côtes et de cols, certes pas très longs, mais pour certains très pentus. Les conditions météorologiques sont venues démultiplier la difficulté de l'épreuve. Quelques chiffres suffisent à l'illustrer : 6500 inscrits annoncés, seulement 4056 cyclistes au départ, 2278 cyclistes qui franchissent le Puy Mary, et 1982 cyclosportifs à l'arrivée. Plus de 50 % d'abandon ! La pluie, le vent et surtout le froid ont fait leur oeuvre. Au Puy Mary, les avis divergent sur ce qu'il tombait du ciel. Etait-ce de la pluie, de la neige, de la grêle ? Ce qui est sur, c'est qu'il faisait tout sauf une température estivale avec seulement 2°C.
Le week-end de cette Etape du Tour avait pourtant bien commencé, sous le soleil puis un temps nuageux le samedi. Hélas la perturbation qui était annoncée a été au rendez-vous (et à l'heure) en venant se greffer pile poile aux horaires de la course ! Sur la ligne de départ en ce dimanche 17 juillet, la tenue cycliste de rigueur était composée de kway et/ou coupe-vent, et couvre-chaussure. Saluons le nouveau dispositif du départ, vu également sur l'acte I Modane - L'Alpe-d'Huez, avec des petits sas qui sont libérés avec quelques minutes d'écart. Cela permet de fluidifier grandement le flux cycliste sur les routes.
La première partie du parcours s'effectue plein sud en direction de Massiac. La pluie est peu soutenue, le vent pas toujours favorable et les températures fraiches. La vallée de l'Allagnon se remonte à très vive allure et comme souvent dans de tels cas, gagné par la griserie de la vitesse, chacun peut se mettre à rêver d'une petite éclaircie qui viendrait adoucir le reste du parcours. Las. Le ciel, très couvert, ne laisse rien présager de bon. La côte de Massiac, avec ses 3,2 km à 6,2%, le confirme. A l'approche du sommet de la côte, quelques cyclistes sont aperçus, circulant en sens inverse. Mais pourquoi s'en retournent-ils ? Que fuient-ils donc ? Chacun ne tardera pas à comprendre. Le col du Baladour (1207 m) dont le profil n'a rien d'impressionnant était en train de se transformer en épouvantail, balayé par des bourrasques de vent, noyé sous des précipitations soutenues, glacé par une température de 6°C. Au hameau du Bru, alors qu'une cinquantaine de kilomètres ont été parcourus, des dizaines de cyclistes étaient déjà arrêtés au bord de la route, à l'abri pour certains, vêtus de couverture de survie pour d'autres.
Le premier ravitaillement établi à Allanche (km 65,5), après une descente frigorifiante, fut un lieu stratégique pour beaucoup. Que faire ? Se réfugier à bord d'un des innombrables bus qui avaient été affrêtés sur les lieux ? De nombreux cyclistes, paralysés par le froid, parcourus de spasmes et tremblements ont été secourus. Une salle polyvalente fut ouverte pour faire face à cette situation. Les cafés et autres commerces ont été très prisés par les cyclistes à la recherche de chaleur. Abandonner et rejoindre Saint-Flour directement à vélo, Saint-Flour ne se situant qu'à 35 km ? Continuer le parcours vers Dienne pour partir à l'assaut du Pas de Peyrol (7,7 km à 6,2%) et ses 2°C, du col du Perthus (4,4 km à 7,9% dont 1 km à 13,8%), du col de Cère (2,9 km à 6,3%), de la côte de la Chevade (3 km à 7,9%) et du col de Prat de Bouc (8 km à 6,1%), des difficultés concentrées en une soixantaine de kilomètres ? Environ la moitié des partants choisirent cette dernière solution, pour aller au bout de ce parcours, au bout d'eux-mêmes, au risque pour certains de l'hypothermie et de la dangerosité des descentes du fait de la pluie et des mains gelés.
Avant de franchir le Pas de Peyrol, il fallait franchir la barrière d'élimination de Dienne qui a permis que certains inconscients partent dans une galère certaine et une bataille contre la nature presque perdue d'avance.
Lilian Jegou, ancien coureur professionnel, remporte l'épreuve en 6h48'55", après avoir formé un duo avec Nicolas Roux (déjà 2° de l'acte I) jusque dans la montée dans la ville haute de Saint-Flour. Et c'est sous le soleil qui daigne enfin faire son apparition qu'ils franchissent la ligne d'arrivée. "On avait commandé le soleil, mais comme on ne savait pas où le mettre sur le parcours, on a préféré le garder pour l'arrivée" s'amusait à plaisantait l'animatrice sur la ligne d'arrivée. Nicolas Baldo finit troisième à un peu moins de 5 minutes. Et côté féminine, Magdalena De Saint-Jean finit 23°, en 7h28'27". Outre ces lauréats, c'est bien évidemment chacun des 1982 arrivants qui doit être félicité pour avoir vaincu ces terribles conditions sur un parcours éprouvants. Sur qu'ils ne sont pas près d'oublier cette journée particulière. Le visage marqué, exténué, à bout de forces pour certains, au bord des larmes pour d'autres, la ligne d'arrivée offrait un spectacle saisissant
Outre les cyclistes, tous les bénévoles, la sécurité civile et les motards durent affronter également des conditions très particulières et sont bien évidemment à remercier. Ils ne sont également pas prêts d'oublier cette journée.
A l'arrivée, une truffade avec une saucisse permettait à chacun de se réchauffer un peu.
Reportage vidéo de France 3 sur l'épreuve
Classement d'Issoire - Saint-Flour
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